Oui, oui, je sais, il était temps! Je l’avais commencé, mon bilan de ces 3 mois, juste après notre départ du sol grec, mais, à chaque fois que je me remettais le nez dedans, j’avais soit un hurlement primaire d’un 5 ans, soit un désir là maintenant tout de suite de ma bientôt 7 ans (et une gonzesse qui pigne à bientôt 7 ans, j’vous assure, j’vous en souhaite pas deux comme la mienne^^) soit un gros bébé qui me sautait sur le ventre en guise de “bien dormi”. Donc un peu tardif, mais le voilà, ce bilan de nos 3 mois passés en Grèce.
Les grecs auront été sur notre podium du top 3 pour l’accueil, leur bienveillance et leur serviabilité.
Nous avons eu 3 maisons en Grèce, avec 3 configurations différentes. La première, nous vivions au-dessus de notre hôte, Tasos. Lorsque nous avons débarqué en urgence chez lui et sa femme au dernier moment (notre réservation initiale ne satisfaisant pas notre condition d’internet), ou lorsque nous sommes tombés en panne en pleine nuit (j’y reviendrai plus loin), nous avons été considérés comme si nous faisions partie de leur famille. Les jours passant, nous recevions des gestes d’amitié des plus agréables (oranges, plats typiques). Mieux encore, ils nous ont ouvert les portes de leur maison, à plusieurs reprises, pour discuter, chanter, nous apprendre beaucoup sur le pays, autour d’un feu de cheminée.
Le deuxième mois, nous étions en-dessous de notre hôte, à côté de Corinthe. Contrairement à ce que nous avions connu précédemment, pas d’affinité particulière avec la femme qui tenait la maison, mais les rencontres que nous faisions ici ou là ne dérogeaient pas à notre première impression. Le coiffeur, des inconnus dans la rue, la boulangère, beaucoup de rencontres hasardeuses qui se terminaient souvent en une discussion sympathique et chaleureuse.
Autre point qui nous a frappé: les grecs adorent les bébés.
Pas une sortie sans se faire arrêter par des gens qui voulaient embrasser Jona, le prendre dans les bras, le chatouiller. En France, on ne “donne” pas nos bébés comme ça à des inconnus. J’avoue que cela m’a beaucoup surpris au début. Mais en Grèce, cela aurait été un affront que de refuser de le “prêter” quelques minutes. Et vraiment vraiment, ils aiment ça, les gros bébés joufflus!
Lorsque je sortais, je le mettais souvent en écharpe de portage, et cela me permettait quand même de le garder contre moi. En Grèce, d’ailleurs, les écharpes de portage, ils ne connaissent absolument pas. L’allaitement est peu fréquent de ce que nous en avons vu et de ce que nous ont dit nos hôtes. Je passais un peu pour une martienne avec mon écharpe et allaitant mon bébé de 4 mois! Mais malgré la surprise que je provoquais, les gens qui se retournaient venaient me parler, et toucher le bébé. Le toucher est important chez eux. Ils embrassent les autres, dans les situations où nous, en France, nous serrerions la main.
Côté paysages, ce qui était frappant, au fil des kilomètres, c’était d’y découvrir le nombre de stations essence au mètres carré. Il y en a partout! Partout! Trop partout! Pas de grandes enseignes bien propres comme en France, mais foule de petits indépendants avec une seule ou deux pompes. Vous ne pouvez pas tomber en panne en Grèce, c’est impossible! ^^ Ou alors si vous tombez en panne, lorsque vous tournerez les yeux, vous verrez une station sur votre droite. J’exagère un peu mais ça nous a frappé quand même!
Comme je le disais précédemment, on remarque beaucoup de tout petits commerces, la grande distribution ne les a pas encore tués ici. Lorsque nous avons coincé notre voiture dans le fossé d’une route (si si, en pleine nuit, Christophe n’avait pas vu l’état désastreux du bord de route), nous avons appelé Tasos qui nous a sauvé et remis sur nos 4 roues, et le lendemain, il nous a dirigé vers un micro garage spécialisé dans le pneumatique. Pas plus grand qu’une petite boutique, le gars qui y bossait ne croulait pas sous le travail, il attendait devant son shop, assis sur une chaise au bord de la route. Pas d’attente, pas de rendez-vous, le service a été rendu vite et bien, et pour pas cher. Pour moins de 7€, le pneu avait été vérifié et réparé.
Nous avons aussi remarqué énormément de bâtiments, de maisons et magasins, abandonnés. Une palanquée. La crise est passée par là. Ca fendait le coeur d’imaginer toutes ces vies derrière ces murs qui ont dû plier boutique. Sur la côte Ouest, c’était encore plus flagrant!
Le détail à savoir, c’est que les magasins (j’entends magasin et non kiosque, ou station service) ouvrent assez tôt le matin, et ferment de 14h jusqu’à 17h. Puis, ils réouvrent jusqu’à 22h pour certains. Je cherchais des bodys pour Jona près de Pyrgos, j’ai fait le tour de la ville à 15h, toutes les enseignes vêtements connues (Orchestra, Benetton) et autres non connues aussi, d’ailleurs, étaient closes. J’ai pourtant fait le tour de la ville. Je suis revenue à 17h, et à 17h10, ils ouvraient enfin!
Ils vivent plus tard que nous. Bon, déjà, moi, à la base, je ne suis pas une couche tard, et avec 3 enfants, notre heure max du dîner est 20h. En Grèce, si comme nous, vous vous pointez au resto à 19h30, vous serez seul! Lorsque nous sommes aller dîner avec Tasos et sa femme sur Pyrgos, nous sommes arrivés vers 20h45 au restaurant, et nous étions les premiers! Il n’y a personne avant 21h30/22h. Pareil pour le repas du midi, les repas s’éternisent jusqu’à 15h ou 16h facilement là-bas. Nous, on a nos p’tits rituels bien calés du 8h, 12h, 16h, 19h30. En Grèce, on voit toujours du monde dans les p’tits restos, à 16h, ils vont manger un plat salé et non une glace! Ca fait partie des grandes interrogations auxquelles nous n’auront pas eu de réponse, mise à part “Ici, on mange quand on a faim”. Comprendre qu’il n’y a pas d’heure de repas définie.
Venons-en à la conduite! En Grèce, les voitures roulent sur la bande d’arrêt d’urgence.
Du sud-Ouest au nord-Est, nous avons été charmé par la douceur des paysages.
Beaucoup de petits villages traversés gardent leur authenticité, ils sont vivants, animés, sans arborer trop de shops à touristes. Les plages sont magnifiques, souvent avec une eau très claire, et des plages en cailloux au sable doré, il y en a pour tous les goûts. Les oliviers et orangers font partie intégrante du paysage, rares sont les jardins où nous n’y voyons pas l’un ou l’autre. On trouve beaucoup de villages et petites villes qui restent bruts, sans trop de modification de l’Homme.
Ce défilé dure des heures, des milliers de gens déambulent, dansent devant vous, avec des costumes colorés et travaillés.
Ils ne se contentent pas d’un petit char et d’un chapeau assorti aux chaussettes, chaque centimètre carré a été pensé. Incroyable de pouvoir voir et vivre cela. Les enfants, qui, au début, s’en donnaient à cœur joie avec leur sifflet et les applaudissements, nous réclamaient de rentrer au bout de 2 heures de bruit incessant, de musique et de fatigue. C’est en février, à voir si vous en avez l’opportunité!
Ha si si, on en parle, de la TVA! Car c’est quand même pas négligeable quand vous faites vos courses! Les produits ne sont pas extrêmement chers, mais la TVA à elle seule vous fait monter le prix de votre caddie à une allure folle. Donc nous, nous privilégions les petits producteurs locaux quand nous en avions l’occasion (le marché du mercredi à Néa Moudania me manque terriblement) et sinon, des produits bruts non transformés. La TVA est la même, hein, mais du coup, on a davantage fait attention à acheter des produits de saison et locaux, et donc moins chers. Les gâteaux, les produits dont vous n’avez pas réellement besoin mais que vous achetez par plaisir (chocolat pour ma part), vu leur prix, vous les choisissez bien, ceux-là! 3 mois en Grèce.
C’était la première fois que nous partions en voyage à 5. Il nous fallait prendre nos marques, trouver un rythme, combler nos désirs de famille mais aussi réaliser les attentes de chacun. Mais ces 3 mois ont été merveilleux pour nous. 3 mois en Grèce que nous n’oublierons pas.
Et vous, connaissez-vous ce pays ?