Depuis que nous sommes repartis en voyage, je passe beaucoup de temps sur mes vidéos. J’y montre ce que nous faisons, et c’est vrai, il y a tant à dire et à montrer, il me faudrait deux journées en une pour tout faire comme je le souhaiterai.
Du coup, à vouloir trop montrer ce qui est extérieur à moi, je me disais qu’il était temps de faire le point sur mon agoraphobie.
Cela fait désormais 2 mois que j’ai commencé l’EFT, à raison d’une séance skype par semaine ( les premières étaient en direct chez le spécialiste près de Nantes) Est-ce qu’il y a du mieux? Eh bien, je dirai que l’EFT m’a permis de dénouer certains passages de mon passé, que j’avais mis dans un coffre en espérant ne plus jamais avoir à y repenser, mais à priori, mon inconscient, lui, n’a pas oublié. Une phobie ne se développe pas sans rien, je n’y crois pas. Donc c’est un bien pour un mal.
Je travaille encore, il y a encore à faire.
Après, est-ce que concrètement, dans les situations anxiogènes, je me sens mieux? Eh bien, il y a une semaine, j’aurai dit “oui”, j’étais parvenue à refaire des courses dans un supermarché seule sans paniquer, plutôt sereine, et super contente de moi. Et puis, en deux jours, deux crises m’ont fait rebasculer en arrière.
L’une, nous étions aux courses avec Christophe et les enfants, tout était fini, chariot plein. Peu de caisses ouvertes et du monde à attendre, facilement 6 personnes à chacune d’elle. Je m’y place, et Christophe me dit “Mince on a oublié un truc” et il part. Je gère une minute, deux minutes, je parles aux enfants, je me divertis comme je peux, et puis, au bout de 4 minutes, 4 longues minutes, j’enlève mon manteau, la chaleur commence à m’envahir. Je regarde la file avancer tout doucement, trop lentement.
Je le sais, je le sens, cette fois-ci, ça ne passe pas, mon coeur commence à s’emballer. Difficilement, j’attends, je continue de parler aux enfants, je les écoute mais déjà, la peur a pris place en moi et joue son rôle.
Je ne vois pas Christophe revenir, et au bout de 7 minutes d’attente, je rebrousse chemin avec mon chariot et les petits pour rester dans un rayon et respirer à nouveau. Je me remets malgré tout dans une autre file, avec tout autant de monde, et j’attends, tapotant nerveusement du pied, en m’impatientant sérieusement cette fois. Christophe arrive enfin, je sors de la queue et repars avec Lissandre à la main pour sortir du magasin à la sortie sans achat. Mon coeur rebat à nouveau normalement, les jambes reprennent un peu de solidité, l’air rentre à nouveau dans mes poumons. Ratée pour moi, cette expo courses.
Puis, la deuxième mauvaise surprise, c’était sur Gênes. Garés dans un souterrain, nous cherchions la sortie piéton. On trouve l’ascenseur, mais pas d’escalier. Je demande au bout de 4 minutes à une salariée du parking, qui me dit qu’il n’y a QUE l’ascenseur. Moi qui les évite autant que je peux, pas de bol, va falloir y passer; On s’approche, on l’attend, et les portes s’ouvrent enfin. Déjà 3 personnes dedans. Bon, j’y vais, pas le choix. Il part, assez rapidement, mais s’ouvre sur un niveau que nous n’avions pas demandé. Je regardais les niveaux affichés: -5, -6, et il se referme. Je panique déjà, envie de m’asseoir, je manque d’air, envie de sortir. A peine 20 secondes après le niveau -6, il se rouvre au même niveau où nous étions monté, et je sors subitement. Christophe râlait, les enfants ne comprenaient pas. Je reprends mes esprits, je tremblais de tous mes membres. On réappuie sur le bouton d’appel et là, lorsque les portes s’ouvrent, il n’y avait personne dedans. Finalement, la montée aura duré à peine 10 secondes, et la deuxième fois se sera bien passée, mais cette sensation de manquer d’air, de devoir sortir, cela faisait longtemps que je ne l’avais pas ressentie.
Donc deux épisodes plutôt négatifs malgré mes avancées générales.
Ceci dit, on ne peut pas gagner sur tous les fronts. J’espère que rétablir la paix intérieure dans mon passé me permettra d’avancer sereinement dans les situations qui m’ont toujours provoquées panique et peur.
Forcément, le voyage me fait du bien.Forcément que j’avance. Mais que j’aimerai ne plus réfléchir, anticiper d’éventuels problèmes à venir, à chaque situation inconnue.
Ca doit être vraiment bien d’être libre, totalement libre.
A très vite.