Nous sommes le 8 Octobre et il y a trois jours, j’y ai cru, très fort.
Pleine lune. 20h. Un ventre contractile toutes les 10 minutes. Bon, ça va passer. Les minutes passent, mais les contractions, elles, non. Elle se rapprochent, même. Je commence à regarder l’heure, 21h12. Bon, ok. La seconde 21h18. Puis 21h24. Je ne m’affole pas, mais quand même, j’en fais part à Christophe, qui travaille à mes côtés. “Des contractions seules, ça veut rien dire”. Oui, sûrement, mais bon, c’est un troisième, je fais moins la maline quant au temps que j’aurai devant moi avant de souffrir réellement. Ca peut aller très vite…
22h, pas de répit. 23h, je vais m’allonger. La durée entre chaque contraction se limite à 5 minutes désormais.
Je commence à me dire que c’est peut-être le moment que bébé a choisi pour sortir enfin de mon ventre.
Je reste allongée mais ne parviens pas à fermer l’oeil, encore moins à m’assoupir. Je suis non douloureuse, mais mon ventre se durcit malgré tout à fréquence maintenant très régulière.
A 23h15, Christophe me demande ce qu’on attend, vu que cela fait déjà plus de 2h que je contracte régulièrement. Les petits dorment, il est l’heure d’y aller pour savoir. J’appelle mes parents, qui arrivent une demi-heure plus tard pour veiller sur nos grands.
Pressés, entre excitation et fatigue, on roule tranquilles vers la maternité, à 25 minutes du gîte. C’est là que nous remarquons la pleine lune. Les routes sont vides, on vit l’instant à fond, comme pour Léna et Lissandre, sereins, prêts, heureux. Nos discussions balaient le sujet épineux du prénom de bébé, qui n’est toujours pas choisi. On a toujours eu tendance à tout faire en urgence, ça en fait partie. Puis nous arrivons.
Parking vide, un mec fume sa clope à l’entrée. Il a l’air d’attendre. Sa femme? Son bébé? Je ne sais pas, mais il s’engouffre dans les couloirs en même temps que nous. Mon ventre n’est toujours pas douloureux, mais pour mes deux grands, les contractions ne l’étaient pas non plus au début, alors que le travail avait bien commencé… Je ne me fie donc pas trop à la douleur pour savoir si c’est le vrai travail. Ca contracte depuis plus de 3h à 5 minutes d’intervalle, pour moi, cela suffit.
1/2 heure de monitoring
Reçus comme à chaque fois dans cette maternité, avec calme et bienveillance. Je m’installe sur un fauteuil position allongée et la sage-femme me place le monitoring pour écouter bébé, sa fréquence cardiaque et évaluer les contractions, leur intensité et fréquence. Une demi-heure à deux, encore. Cela nous rappelle de beaux souvenirs, pour Léna à 3 jours du terme, où nous y étions préparés, et pour Lissandre 1 mois avant terme, quand je suis venue juste à cause d’une perte sanguine (qui était en fait un peu du bouchon muqueux). Pour ces deux moments, le travail était lancé, on m’avait gardé. La demi-heure passe.
La sage-femme revient, toujours un sourire doux sur son visage. Que c’est agréable de côtoyer ce genre de personne, surtout dans ces moments si précieux d’une femme qui va accoucher, qui a mal ou qui est en plein doute. Je ne suis dans aucune de ces cases, moi. Je me sens bien, calme et sereine. Je baille par contre, à fréquence égale des contractions.
La sage-femme balaie les tracés des capteurs sur la demi-heure écoulée et son verdict ne se fait pas attendre: les contractions ne sont pas assez fortes.
Elle m’examine malgré tout mais comme elle me l’avait sous-entendu, mon col est toujours long et légèrement ouvert, rien qui n’indique que le vrai travail ait commencé. Je peux repartir chez moi.
J’étais déçue. Je ne suis pas du genre patiente. Je vis à fond cette grossesse, chaque minute, chaque jour qui passe, mais ce moment passé, je le vivais également comme le début d’une super nouvelle aventure où je tiendrai mon bébé au bout de quelques heures. C’était une fausse joie pour moi. Mais c’était ainsi.
Nous repartons sous la pleine lune, fatigués. A 1h30 du matin, nous reprenons notre petit lit douillet, nos deux grands dormant toujours paisiblement, sans s’être rendus compte de rien. Je mets du temps à m’endormir, les contractions étant toujours présentes. Mais vers 2h30, je m’endors d’un sommeil profond, avec ce bébé toujours en moi. Ce n’était pas pour le 6 Octobre, il me faudra attendre encore.
Le lendemain matin, les contractions sont redevenues anarchiques et bien moins fréquentes. Cette pleine lune a -t-elle eu un effet sur les contractions? Y ‘a -t- il plus d’accouchements ces nuits là?
Je n’en sais rien, mais sur moi, en tout cas, coïncidence ou non, j’ai bien plus contracté qu’en temps “normal”.
Du coup, je reprends la vie là où je l’avais laissée. Je continue de profiter de ce gros ventre. Les derniers jours sont souvent réputés difficiles à vivre pour la mère. Ce n’est pas la période la plus simple, il est vrai, mais je préfère en rire.
A chaque fois que je me lève, j’ai l’impression que le bébé va tomber tellement il pèse, que mon périnée va craquer ou si c’est pas lui, je ne sais quel organe qui va pendouiller entre les cuisses.
Vendredi 6 Octobre. Plus de contraction. Juste un gros ventre 🙂
Arghhh, cette démarche, aussi…Mais comment font les femmes sur qui rien ne paraît? Elles continuent de mettre leur talons hauts (déjà que moi, même pas enceinte, j’arrive à me tordre la cheville sur 5 mètres alors j’imagine même pas maintenant ^^) J’en vois même qui continuent à faire leurs courses, à sortir, se promener…alors que moi, je baille une heure après ma nuit, qu’à chaque déplacement effectué, je m’auto-félicite de l’exploit. Certaines femmes enceintes parviennent à se maintenir côté poids. De mon côté, si mon fils n’a pas une tête de cookies, alors je serai déjà super comblée.
Bref, je continue de profiter de ces petites joies du quotidien, de mes cookies et de mon gros paquet qui pèse bien 15 ou 16 kilos. Nous sommes prêts. Prêts à accueillir ce bébé, prêts à changer de rythme de vie et prêts à lui donner tout plein d’amour.
Nous sommes 4 à l’attendre impatiemment, et moi ptète sûrement plus que les 3 autres
A très vite