Minimalisme, minimalisme, il me fait rire, lui…C’est facile, lui, il a deux caleçons, deux pantalons et 3 chemises, son matériel vidéo, son pc, et sa brosse à dents. Je me marre. Il veut voir, moi , ce que je dois faire comme choix? Alors sans parler des fringues où ça a été relativement facile, comment faire pour ne pas emmener ce qu’on a mis des années à trouver? Vous savez, “le” truc qui nous correspond.
Il m’a entendu dans la salle de bains où je marmonnais que j’emmènerai quand même mon sèche-cheveux et le lisseur, et là, j’entends un juron qui, sans nul doute, m’était destiné. Je suppose qu’il disait qu’on ne pourrait pas tout emmener et que patati et patata….il va me ressortir son truc sur le minimalisme, faut vite que j’actionne le bouton “Calme mon gars, je gère, je vais choisir…”
Bon, procédons par ordre. Petit 1: le maquillage. J’ai mis 30 ans à trouver le bon, il rêve s’il pense que je vais pas me faire un stock minimum.
En fait c’est ça le minimalisme…emmener le minimum ….de stock” 🙂
Le sèche-cheveux, obligatoire. Nan mais! Il m’a pas vu les cheveux qui rebiquent au réveil ou quoi???? C’est comme s’ il me demandait de laisser mon dentifrice, là…Adjugé. Petit 2: les crèmes, masques et autres soins de la peau. Bon, j’emmène juste les essentiels. Ok, c’est pas vital, me direz-vous… Oui, oh, ça va, y’a pire que moi quand même. Je ne suis pas une grande consommatrice de produits de beauté, alors le si peu que je prends, hein…J’suis une fille, quoi. Laissez-moi du temps pour me détacher de ces petites choses auxquelles on s’habitue si vite. Léna est déjà une vraie gonzesse à 5 ans, alors bon, à 36, j’suis pas sûre de réussir aussi facilement à me passer de tout ce que j’ai l’habitude d’avoir.
D’ailleurs, ça me fait rire quand Léna se lève, que je lui tends les bras pour avoir mon “bisou du bonjour” et qu’elle me contourne volontairement pour se diriger vers la salle de bains en chopant un peigne ou une brosse à cheveux et qu’elle me dit “Attends, je me coiffe d’abord »…Là, là…oui, en effet, je me dit que le miroir qu’elle tente d’imiter (donc à priori moi) a loupé quelque chose dans les valeurs essentielles de l’éducation. Ca fera sûrement l’objet d’autres articles, y’a tant à dire…. bref, elle comme moi, on veut emmener tout ce qui fait que nous sommes nous, assumées pleinement…femmes quoi! Et y’a t-il du mal à ça? Bon, là, j’imagine mon homme lever ses yeux en l’air si je lui ressors ces arguments, mais bon, je ferai un p’tit stock secret, avec ma Léna, dans une cachette de la voiture que nous seules connaissons ^^…
Pis le ménager, il est drôle, lui. Ok un tancarville, c’est trop encombrant, je suis bien d’accord. Et si y’a pas de sèche-linge, je fais comment, moi? Je souffle sur le linge jusqu’à ce qu’il sèche? Bah voyons. Minimalisme, ok, se compliquer la vie, non! En fait, en faisant la liste des choses que je voudrai emmener, à chaque fois, je me dis que ce n’est pas vital. Non, un balai, c’est pas non plus vital, mais en partant de ce principe, j’emmène plus rien…
Finalement, faire des choix matériels est une chose, mais se résoudre à ne plus avoir les choses qu’on aime manger, ou consommer, en est une autre. Je fais comment pour boire mon cappuccino si j’ai pas mes M&M’s avec? Quel goût pourra-t-il avoir, sérieusement, même le meilleur des cappuccinos, sans ça? Bon, je me dis que des merdes à manger, il y en aura bien partout et je suis assez sûre d’en retrouver. Même mes Suchards du soir, je risque d’être en manque quelques jours mais en Europe, à mon avis, je trouverai toujours des semblables. Je ne peux pas en dire autant de ma tisane du matin, mon Dieu, que ça va être dur de passer à autre chose. On a tous nos petites habitudes de vie, les choses qu’on achète chaque semaine. On peut forcément s’en passer, mais bon, stock ou pas stock pour être sûr d’en avoir les premières semaines? En fait, moi, elle est pas du tout mini, ma liste ^^
Finalement, c’est assez facile de faire des choix matériels, mais moins simple de se dire qu’on va devoir changer une bonne partie de nos habitudes (alimentaires, consommables etc) et en même temps, je suis la première à me dire qu’il était temps de sortir de cette surconsommation dans laquelle je me suis engouffrée depuis tant d’années.
Je me rends compte que la simplicité et la spontanéité peuvent s’avérer de très bonnes compagnes, quand on leur laisse un peu de place dans nos vies. J’aime l’idée de me dire que je suis capable de boire autre chose qu’une tisane Hildegarde sans être d’une humeur massacrante au réveil, et que je ne serai pas à courir dans les rues de Porto à la recherche d’un nom de magasin connu pour abreuver mes désirs superficiels de maquillage ou de chocolats enrobés. A moi de sortir de ce schéma et de montrer aussi à mes petits que les habitudes ne mènent qu’à la dépendance. Et j’ai envie de me surprendre à aimer d’autres choses, ou à détester mais au moins essayer, goûter, tester, quitte à redevenir boutonneuse ou à vomir toute la nuit…
Savoir se détacher des choses est donc une chose qu’il va me falloir apprendre, et j’espère que ce voyage m’y aidera.
Je suis admirative de voir des gens libres totalement, sachant s’adapter à toute situation, sans forcément être extrême, mais qui savent rester tranquille, trouver des solutions et se contenter de ce qu’ils ont, sans en souffrir.
La liberté, quoi, encore et toujours…
A très vite.