Nous sommes à 2 jours du départ. Un ago, même s’il s’y prépare, reste un ago, et je ne vaux pas mieux que celle que j’étais à 18 ans. Mon esprit est tiraillé entre peurs et hâte.
Cette dernière semaine, partagée entre amis, famille et éclats de rires, m’a pourtant fait un bien fou. Dans chacun d’eux, j’y ai pris un peu de force. Leurs mots, leurs gestes vont m’aider, c’est certain, pour passer ces premières semaines qui seront pour moi je pense les plus dures. Avant de recréer des repères lointains, il me faudra passer par le deuil de ceux que je connais et qui me rassurent tant.
En même temps, j’ai hâte d’être confrontée à cela, depuis le temps que je me promettais de gagner en liberté, le moment est enfin venu.
Hâte de partir et de me défier, de réaliser ce qui m’a toujours pétrifiée : l’inconnu, l’aventure et la distance.
Je garde en moi les souvenirs de cette dernière semaine mais également ce qui m’a construite ici, dans ma famille, auprès de mes amis chers et de ces endroits qui me rappellent tel âge ou événement. De ces visages que j’ai vu mûrir en même temps que le mien, je garde les traits, et je les ancre encore un peu plus cette semaine dans ma mémoire pour pouvoir les ressortir en cas de doute ou de moins bien plus tard.
Cette petite nostalgie n’est, je le sais, que passagère, et à peine imprégnée de douleur. Je me penche surtout sur elle pour me ressourcer avant de quitter cette maison d’enfance, celle où j’ai grandi. Je me penche sur ces souvenirs car j’aime à constater que j’ai eu et ai encore beaucoup de chance dans mon parcours et mes rencontres.
Finalement, la vie, c’est vraiment une succession de rencontres qui font que nous faisons des choix pour ou avec ces mêmes personnages déboulant dans nos vies.
J’espère que ce voyage nous apportera autant de belles rencontres étrangères que celles que j’ai pu faire ici ou en Bretagne.
Hâte de savoir ce qui nous attend maintenant, le meilleur comme, j’imagine, le moins bon. Nous le découvrirons bien assez tôt.
A très vite.
